Corps perdus car toujours cherchés, morceaux de corps comparés, alignement de bras de jambes d’organes, objets de curiosité destinés aux cabinets du même nom, ancêtres de nos musées, questionnement de la vie par la mort . Corps de cire teintée, cartographie de veines, radiographie d’un corps translucide, la peau fragile, voir à travers le corps comme en transparence, la cire prolongeait la vision fugitive de la dissection. Lire le corps, le retranscrire, le posséder, le comprendre, l’idéaliser, s’en débarrasser, le perdre. Le temps dépose sa trace et le corps évolue, se dissout, disparait . Nous restons à la recherche du corps, le sien ou celui de l’autre ou de son double, son reflet, son ombre. La face cachée des choses, l’autre côté du miroir. Fragmentation du corps toujours interrogé comme le Marchand de Venise de Shakespeare : "dis-moi ou siège l’amour : dans le coeur ou dans la tête ?" - Patricia Erbelding, octobre 1997