A plus de quarante ans, Tony Soulié est devenu un artiste reconnu de la "nouvelle abstraction". Contrairement à leurs aînés de l'Ecole de Paris, les peintres de sa génération ont formé leur regard et leur attitude au contact des artistes conceptuels, de ceux de la figuration narrative ou du land art.
Tony Soulié a souvent recours dans son œuvre aux pratiques de ces plasticiens : intervention directe dans le paysage, support photographique, inscription écrite.
Tony Soulié parvient à confondre son travail de peintre et son goût des voyages dans des contrées ouvertes et extrêmes comme les déserts, les rivages, les volcans, les forêts denses. Artiste nomade, ses expéditions sont l'occasion d'installations éphémères dont la trace photographique devient, de retour à l'atelier, le support médiumnique de son travail. Artiste chaman, il parcourt le monde à la rencontre des éléments premiers, la terre, l'eau, le vent, le feu… Sur la route, qui d'un continent à l'autre, nous mène aux sources mythologiques se dressent parfois des figures d'hommes – pêcheurs de Zanzibar, petits boxeurs de la Havane - des figures fantomatiques que le souvenir rend terriblement sensibles.
- Pascal Letellier